En 1497, pendant les épidémies de peste, un hôpital est fondé en dehors des remparts, à l’Est de la ville, dans la presqu’île formée par une courbe de l’Isère nommée l’Isle ou l’Isle Vert, pour accueillir les victimes du fléau bannis de la cité. Il portera le nom d’Hôpital des Infez (*). Il est entouré d’un cimetière, où sont ensevelis les pestiférés, et d’une chapelle dédiée à Saint-Roch. L’hôpital est abandonné en 1717, seule reste la chapelle.
C’est sur cet emplacement que, trois siècles plus tard, en septembre 1808, par délibération du Conseil Municipal est décidée la création d’un nouveau cimetière.
Cette délibération suscite bien des oppositions des habitants riverains de l’Ile Verte, mais les protestations des citoyens hostiles à ce projet n’empêchent pas l’implantation du cimetière Saint-Roch sur une superficie de 22 737 m2 en 8 compartiments inégaux.
Il est solennellement béni par l’évêque de Grenoble, le 19 août 1810, au milieu d’une affluence considérable. Dès le lendemain, Saint-Roch est officiellement ouvert et les premières inhumations ont lieu le jour même.
En 1826 on projette la création d’une nouvelle chapelle et en 1854, le cimetière s’agrandit par le Nord avec une nouvelle enceinte en forme d’hémicycle.
Ainsi, en 1901 dans la Revue des Alpes pittoresques, G. Bellin écrit : «En peu d’années le cimetière prit un aspect à la fois grave et majestueux : on y construisit, en 1826, la belle chapelle à laquelle aboutit l’allée principale et, plus tard, en 1884, on y plaça les stations d’un chemin de croix (…). Notre nécropole par la valeur et la beauté de ses mausolées, est une des plus riches de Province, et c’est avec justice que nous en sommes fiers».
En 1908, dans le Guide pratique de Grenoble et ses environs, on invite le touriste à visiter le cimetière où on y trouve des “monuments funéraires vraiment artistiques“.
Aujourd’hui, le cimetière Saint-Roch compte 29 000 concessions sur 13 ha. Plus de 800 tombes ont été classées remarquables, tant sur le plan architectural qu’historique lors de l’inventaire réalisé en 2005 par la Ville de Grenoble et le Conseil Général de l’Isère.
Qui est Saint Roch ?
Saint Roch est toujours représenté accompagné d’un chien et soulevant sa tunique afin de montrer son bubon. On l’invoquait d’ailleurs à chaque épidémie de peste car son histoire est intimement liée à cette maladie.
Né en 1295 à Montpellier d’une famille aisée, Saint-Roch distribue, déjà très jeune, son argent aux pauvres. A l’âge de 20 ans, il se fait pèlerin et se rend en Italie où sévit une épidémie de peste. Il soigne de nombreux malades, mais il est atteint à son tour par le mal. Ne voulant pas communiquer cette terrible maladie à autrui, il s’enfuie et se cache. Alors qu’il est sur le point de succomber, il est découvert par le chien d’un gentilhomme, nommé Gothard. Ce dernier le recueille et le guérit. Saint-Roch décédera en 1327.
Si vous désirez en savoir plus sur Saint Roch, Monique Bonvallet a rédigé l’article ci-dessous, publié dans la revue Mémoire n°59 et n°60 en 2021 par Histoire du Pays vizillois.
Saint Roch, patron des épidémies